
Maîtres carrés Marnotte et Miquel au pied du mur du 16 novembre 2018 au 14 avril 2019 La rénovation et la réouverture du musée offrent une stupéfiante occasion pour réfléchir sur ce qui a fait, fait et fera la particularité du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon. La présente exposition n’est pas une exposition d’architecture, elle est conçue comme une approche sensible et poétique de deux architectures devenues musée. Rien ne prédisposait la rencontre de ces deux architectures : l’une de Marnotte, délibérément inscrite dans l’architecture de la Restauration au XIXe siècle, l’autre de Miquel, plus radicale qui, plutôt que de se faire oublier dans le quadrilatère qui était le sien, a décidé de le contrarier pour mieux faire dialoguer les deux bâtiments. En ne respectant pas le principe de symétrie, Miquel a mis les deux bâtiments en tension, deux conceptions, deux époques s’affrontent, deux façons de concevoir l’œuvre de l’art. La présente exposition n’entend pas se limiter à un discours historique sur les deux bâtiments. Elle propose de leur rendre toute leur légitimité et de les inscrire dans la contemporanéité. Il est rapidement apparu légitime de faire appel à l’artiste Aurélien Imbert pour réaliser la scénographie de l’exposition et prolonger ce dialogue. Ce n’est pas tout à fait une scénographie d’artiste. Il est davantage question d’une proposition qui interroge l’intérêt que certains artistes portent à l’architecture et à la scénographie. Cet intérêt peut être formel, social, patrimonial, plastique ou même filmique. Ce sont ces nuances qu’Aurélien Imbert synthétise dans des meubles-objets qui prolongent le dialogue interrompu entre les deux architectures. Pendant trop longtemps, et cela jusqu‘à la rénovation d’Adelfo Scaranello, toutes sortes de cloisons sont venues contrarier les desseins de Louis Miquel. La dégradation du bâtiment nuisait également à sa qualité et à sa lisibilité. L’exposition présente un ensemble original de documents issus des Archives municipales de Besançon, des Archives départementales mais également de l’Institut français d’architecture, de la Fondation Le Corbusier ainsi que des fonds précieux de la Bibliothèque d’études. Plus qu’une exposition, il est question d’évoquer la frontière parfois poreuse entre l’architecture, la sculpture et les installations. Le parcours est ponctué d’un ensemble d’œuvres mais aussi de plans et de nombreuses archives souvent inédites. Plus qu’une exposition ou tout autant, Maîtres carrés est pensée à la fois comme un documentaire et un reportage. Les parties consacrées à Marnotte répondent à celles de Miquel. Elles se miment l’une l’autre, et comme certaines comptines ou jeu de mots, se ressemblent tout en ne disant pas exactement la même chose. |